Episode 1 - L'adaptation

Aujourd'hui je voudrais vous parler de l'adaptation. 

Étant expatriée, bien sûr que j'ai dû m'adapter, et que je continue à m'adapter encore. La culture, le temps, les gens, les habitudes alimentaires ou de vie, tout cela avec le fait de s'adapter à cette nouvelle personne qui est toi, dans un endroit différent, un entourage différent, un style de vie différent, une langue différente. 

Il n'y a aucune recette miracle, vraiment. Le temps est un très bon allié, la patience aussi....

Et dans cette nouvelle instabilité de vie, qui vient te toucher et te déconcerter à de multiples reprises, il y a toi, toi et tes peurs, toi et tes croyances, toi et tes valeurs, toi et tes exigences de vie. Quand tu entames un processus de découverte de toi, pour mieux te connaître, pour débloquer tes peurs et tes croyances, tout s'intensifie, tout se bouscule encore plus, tout s'agrandît. Parce qu'à la fin, il n'y a que toi qui peut prendre ce chemin de la paix intérieure, il n'y a que toi qui peut bouger les lignes et les codes qui te bloquent, il n'y a que toi qui peut décider de sortir de cette "zone de confort" que tu as si longtemps érigé autour de toi. Personne ne le fera à ta place. 

Pour parler un peu de mon expérience, et sans vouloir me remettre une étiquette derrière laquelle je me suis souvent cachée, être neuro-atypique ne rend pas les choses plus faciles. Certes, il y a plus de facilité à élargir notre conscience, cette conscience du "tout", mais les relation interpersonnelles deviennent plus complexes. Lorsque tu es neuro-atypique, et je ne dirais plus "hyper-sensible" ou "HPI" comme j'ai pu le faire auparavant, tout s'intensifie, tout se grandit, et dans les relations interpersonnelles, dans les relations avec les autres, la compréhension, de l'autre ou de soi-même, est au centre des difficultés. 

Clairement, comprendre l'autre est un chemin de toute une vie. Chaque situation vient toucher une part de nous profondément, chaque situation amène un travail intérieur. Jusque-là me direz-vous, rien de compliqué, tout le monde est dans ce genre de chemin. Mais lorsque tu te retrouves à une incompréhension totale de l'autre, au point de rejeter tel ou tel comportement, cela est problématique. 

Pour exemple, j'ai beaucoup de mal à accepter des comportements qui sont contraires à moi, mes valeurs, ma vision de la vie. C'est un chemin très long d'accepter que ce blocage vienne de soi, mais c'est une réalité. Du coup, je mets beaucoup de barrière avec ce genre de personnes, je limite les interactions, je prends une distance physique, parce que c'est impossible pour moi de vivre avec cette personne. Pourquoi ? Parce que sinon je rentre dans des discussions, des interactions où je cherche à imposer ma vision des choses, j'entends alors des choses comme "toute façon, tu veux toujours avoir raison", ou à me sur-adapter. 

Se sur-adapter, c'est clairement accepter, ou laisser croire que l'on accepte, une situation qui ne nous convient pas, qui ne colle pas avec nos valeurs profondes, pour une question de paix sociale, pour ne pas être embêté, pour ne pas subir des regards ou des réflexions, qui, ne nous le cachons pas, ne sont en rien constructives, mais l'être humain en général rentre dans ce besoin d'envoyer ce "poison émotionnel" chez l'autre.

La sur-adaptation est épuisante, éreintante, et surtout, contraire au fait de se rapprocher de soi, contraire au fait d'être soi-même. Plus tu t'adaptes, plus tu t'éloignes de toi-même. 

Alors certes, mélangé à tout cela la différence de culture, cela rend des situation assez épiques. 

Mais ne nous le cachons pas, quel que soit la culture, le pays, les coutumes... Les relations interpersonnelles resteront toujours difficiles entre des personnes qui cherchent cette ouverture de conscience, ce changement intérieur et extérieur, et ceux qui ne le font pas. Car, sans être supérieur ou inférieur, loin de là, lorsque tu décides d'ouvrir ta conscience, cela gêne. Cela gêne extrêmement car tu deviens un miroir pour l'autre, de ces peurs, ces blocages, de ces choses qu'il n'a pas encore fait, ou qu'il ne se sent pas capable de faire. 

Comment savoir que tu es dans une situation de miroir de l’autre ? très simple : l'autre va chercher à avoir une attitude supérieure, à prendre le dessus, ou à rentrer dans un rapport de force. Par exemple, à se mettre en colère contre toi, à utiliser des techniques manipulatrices pour te démontrer que tu n'as pas raison, ou que tu fais mal les choses, et devant les autres c'est encore mieux, pare que oui, lui a raison, a la "science infuse". Dans certains cas, il va aussi chercher à t'isoler d'un groupe, afin de retrouver sa "place" et sa puissance au sein de ce même groupe. Il vient donc titiller ton égo et ton intégrité pour te faire ressentir ce qu'il a en lui. Clairement, c'est dans ce genre de situations ou, moi qui suis calme et posée, est clairement rentrée dans des colères fulgurantes, parce que l'autre me cherchait intérieurement. Et socialement, ce n’est pas acceptable... Encore plus lorsque cela vient de la part d'une femme... 

Alors de mes connaissances, et de ce que j'ai pu expérimenter ces derniers mois, voici quelques conseils : 

- Ne pas rentrer dans un rapport de force que quelqu'un essaie de vous imposer : tu veux avoir raison ? ok, moi je n'en ai pas besoin. 

- Ne pas chercher la validation de l'autre, vous ne l'aurez pas ! Et l'image qu'il a de vous est propre à lui-même, vous n'en êtes pas responsable. 

- Osez être vous-même et briller : il y aura toujours quelqu'un pour vous critiquer et être contre vous, alors autant être soi-même et respecter ses propres valeurs. 

- L'adaptation c'est ok, mais se sur-adapter au point de ne plus être soi-même c'est Non. 

Une fois que tu as compris et intégré cela, tout devient moins grand, tout devient moins fort. N'oublie jamais que, toute relation ne relève pas de la responsabilité que d'un seul, et ce n'est pas 50/50. Chacun est 100% responsable, ne l'oublie pas. 

J'espère que ce premier article de réflexion vous parlera, n'hésitez pas à laisser des commentaires sur vos propres expériences.

 

A bientôt ! 

Elow

 

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